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Les séances de l'atelier d'écriture de Sciences Po
21 octobre 2011

Séance virtuelle n° 1 du 20/10/11 Présentation

Séance virtuelle n° 1 du 20/10/11

Présentation

Les séances virtuelles se déroulent en ligne, sur Internet, au moyen d'un logiciel de messagerie instantanée.

Sur écran, cela donne ceci :


Capture d’écran séance virtuelle

Déroulé intégral de la séance du 20/10/11

[20/10/11 21:28:54] Olivier Bleys: Bonsoir à toutes et à tous ! Si vous pouvez lire ce petit message de bienvenue, c'est très bon signe, ça signifie que ça marche !  :)

[20/10/11 21:29:34] Olivier Bleys: J'ai associé dix-neuf personnes à cette conversation, avec l'espoir que mon message leur parviendra simultanément. Je crois que c'est le principe de cet outil…

[20/10/11 21:29:40] Olivier Bleys: Ça marche ? Vous pouvez me lire ?

[20/10/11 21:29:54] atelier_Kassandra: Moi je peux oui ! Bonjour !...

[20/10/11 21:29:58] atelier_AEusèbe: Chez moi ça va!

[20/10/11 21:30:00] atelier_LRoux: ça fonctionne !

[20/10/11 21:30:09] atelier_MLavoix: c'est moi chez moi aussi !

[20/10/11 21:30:35] atelier_lpineau: oui

[20/10/11 21:30:58] atelier_LAvania: Oui ça marche

[20/10/11 21:31:22] Olivier Bleys: C'est assez magique ! Je me demande, maintenant, si les personnes qui vont nous rejoindre un peu plus tard recevront le fil entier des messages, ou seulement ceux tapés depuis leur arrivée… Dès que vous avez un témoignage là-dessus, merci de le partager…

[20/10/11 21:31:44] atelier_KVesa: Bonjour, ca marche très bien en effet!

[20/10/11 21:32:20] Olivier Bleys: J'ai réfléchi un peu à ce que nous pourrions faire ce soir, lors de cette séance un peu expérimentale (il faut apprivoiser la technique !), et je me suis dit qu'aborder la question de la LECTURE pouvait être une bonne idée…

[20/10/11 21:32:47] Olivier Bleys: NB : vous pouvez intervenir à tout moment, m'interrompre quand vous voulez…

[20/10/11 21:33:12] Olivier Bleys: D'autant que je peux être très bavard, même au clavier  (chuckle)

[20/10/11 21:34:30] Olivier Bleys: Voici quelques années, lors d'un salon du livre, je dédicaçais à côté d'un écrivain algérien que vous connaissez peut-être, rachid boudjedra ( http://calounet.pagesperso-orange.fr/biographies/boudjedra_biographie.htm )

[20/10/11 21:34:53] Olivier Bleys: J'animais alors un atelier d'écriture, et la conversation portait sur ce sujet.

[20/10/11 21:35:24] Olivier Bleys: Il m'a dit : " plutôt que d'un atelier d'écriture, les jeunes auraient besoin d'un atelier de lecture. Tout commence par là "

[20/10/11 21:35:29] Olivier Bleys: Ça m'a donné à réfléchir.

[20/10/11 21:35:53] atelier_AEusèbe: La lecture, c'est à dire les romans (ou autre) que nous lisons, ou la lecture de nos propres productions?

[20/10/11 21:35:57] atelier_JBLarraufie: Bonsoir

[20/10/11 21:36:05] Olivier Bleys: Bonsoir

[20/10/11 21:36:28] Olivier Bleys: Pour répondre à Alexandre, il s'agit de la lecture d'autres auteurs, des livres sur votre table de chevet

[20/10/11 21:36:38] atelierTLeGuennic: bonsoir

[20/10/11 21:36:42] Olivier Bleys: bonsoir !

[20/10/11 21:36:44] Olivier Bleys: Je ne peux pas parler pour tous les auteurs, mais, dans mon cas, c'est effectivement la lecture qui a été la " matrice " de l'écriture

[20/10/11 21:36:51] atelier_LRoux: est-il possible que des gens soient écrivains sans être lecteurs ?

[20/10/11 21:36:58] Olivier Bleys: Bonne question

[20/10/11 21:37:27] Olivier Bleys: Du point de vue technique, sans doute. On peut apprendre la langue indépendamment de la littérature, à travers des manuels (orthographe, grammaire, etc.)

[20/10/11 21:37:37] Olivier Bleys: Quant à la formation de la sensibilité……

[20/10/11 21:37:45] atelier_AEusèbe: Ah! Sujet passionnant, et qui est central au café littéraire que j'ai lancé cette année à Sciences Po (auto-promotion)!

[20/10/11 21:37:49] atelier_JBLarraufie: ou même ne serait ce que pour le vocabulaire

[20/10/11 21:38:13] Olivier Bleys: On va courir au café littéraire d'Alexandre…

[20/10/11 21:38:39] atelier_AEusèbe: J'espère!! ;) je dois d'ailleurs relancer la machine très rapidement.

[20/10/11 21:38:42] atelier_MKnoch: Impossible d’ajouter atelier_MKnoch à cette conversation suite à ses paramètres de vie privée

[20/10/11 21:39:18] atelier_KVesa: Stephen King a dit que la personne qui n'a pas le temps pour la lecture, n'a pas les outils pour écrire (d'ailleurs un trés beau livre qu'il écrit sur l'écriture, "Écriture: Mémoires d'un métier")

[20/10/11 21:39:35] atelier_LRoux: il me semble que quelqu'un qui décide de faire passer des idées ou des émotions par écrit croit en ce pouvoir donc prend forcément du plaisir à lire et à partager des idées,non?

[20/10/11 21:39:49] Olivier Bleys: Je pense que la genèse d'un écrivain c'est, d'abord, de lire beaucoup afin, d'une part, de percevoir un seuil d'exigence de la langue que les autres supports de l'écrit (journaux, etc.) ne lui donnent pas forcément et, d'autre part, de s'imprégner lentement du style des autres… avant de forger le sien

[20/10/11 21:40:09] atelier_LRoux: (j'approuve pour Stephen King, ce livre est très bien !)

[20/10/11 21:40:48] Olivier Bleys: Tous les écrivains ne croient pas au pouvoir des mots. Il y a beaucoup de gens désabusés dans ce métier, surtout à notre époque.

[20/10/11 21:40:51] Olivier Bleys: … où l'image domine

[20/10/11 21:40:57] atelier_KVesa: (ce qui est, au moins au titre personnelle, très étrange, puisqu'en outre de cette oeuvre-là, son style d'écrtiture ne me plaît pas érnomément!)

[20/10/11 21:41:17] atelier_AEusèbe: C'est vrai que plus on lit plus à mon sens on a envie d'écrire...

[20/10/11 21:41:33] atelierTLeGuennic: Lire beaucoup peut aussi inhiber…

[20/10/11 21:41:51] Olivier Bleys: **** petit aparté technique : Maria (Knoch), tu ne dois pas recevoir tous les messages, car certains de tes paramètres de vie privée empêchent ta participation aux conversations ! A corriger, stp ! ****

[20/10/11 21:42:23] Olivier Bleys: C'est vrai, lire stimule et inhibe en même temps.

[20/10/11 21:42:31] atelier_JBLarraufie: Maria Knoch est parti

[20/10/11 21:42:34] Olivier Bleys: Parfois, devant ses auteurs préférés, on se dit : " à quoi bon ? "

[20/10/11 21:42:58] atelier_AEusèbe: C'est vrai! Lire Gracq c'est se dire qu'on aura jamais le niveau...

[20/10/11 21:42:59] Olivier Bleys: *** j'écrirai un message perso à Maria Knoch. Il doit y avoir un problème technique **$

[20/10/11 21:43:01] atelier_LRoux: ça dépend de si on écrit pour soi ou pour les autres

[20/10/11 21:43:29] atelier_AEusèbe: Mais ça pousse à se forger son propre style!

[20/10/11 21:43:35] atelier_LAvania: oui mais on peut aussi écrire pour les deux

[20/10/11 21:43:41] atelier_LAvania: pour soi et pour les autres

[20/10/11 21:43:43] atelier_LAvania: non?

[20/10/11 21:44:30] Olivier Bleys: Ecrire est une médiation. Je ne sais pas s'il existe des gens qui écrivent exclusivement pour eux-mêmes, sans souci d'être lus de quiconque (même de la personne qui, par hasard, ouvrirait le tiroir où se trouve le journal intime).

[20/10/11 21:44:55] Olivier Bleys: Bon…………… La conversation s'engage bien, mais je voulais vous donner quelque chose de plus concret à faire.

[20/10/11 21:45:34] Olivier Bleys: Puisque la lecture prépare l'écriture, dans une certaine mesure…

[20/10/11 21:45:55] Olivier Bleys: … et que les admirations / dégoûts que vous concevrez en lisant détermineront en partie ce que vous écrirez ensuite…

[20/10/11 21:46:20] Olivier Bleys: je vous propose de publier ICI un texte d'un de vos auteurs favoris, que vous souhaiteriez partager avec toutes et tous.

[20/10/11 21:46:25] Olivier Bleys: Ensuite, nous pourrons en parler.

[20/10/11 21:46:31] Olivier Bleys: Pas d'extrait trop long, svp

[20/10/11 21:46:59] Olivier Bleys: Je ne voudrais pas vous imposer de recopier une page imprimée, on doit trouver beaucoup de choses sur Internet

[20/10/11 21:47:03] Olivier Bleys: Le jeu vous tente ?

[20/10/11 21:47:26] atelier_KVesa: Oui! Mais ca va être difficile d'en choisir qu'un seul extrait!

[20/10/11 21:47:32] Olivier Bleys: On peut se retrouver ici dans une quinzaine de minutes avec les textes et les auteurs de votre choix

[20/10/11 21:47:39] Olivier Bleys: Publiez-en plusieurs, si vous voulez

[20/10/11 21:47:43] atelier_Kassandra: Oui, ça me va !

[20/10/11 21:47:54] Olivier Bleys: Mais l'un après l'autre, à intervalle de quelques minutes

[20/10/11 21:47:57] atelier_LRoux: ça ne risque pas être trop compliqué de parler de plusieurs textes à la fois?

[20/10/11 21:49:12] atelier_KVesa: Les extraits d'une pièce de théâtre, ca compte aussi?

[20/10/11 21:49:53] Olivier Bleys: réponses : oui, ça peut être un peu compliqué, nous nous rôdons ; le théâtre est le bienvenu

[20/10/11 21:50:12] Olivier Bleys: si nous ne pouvons pas parler de tous les textes, nous le réserverons à une prochaine séance

[20/10/11 21:50:30] Olivier Bleys: la force du livre, c'est qu'il n'est pas (ou peu) périssable !

[20/10/11 21:50:47] atelier_STrannoy: Très bien

[20/10/11 21:50:48] Olivier Bleys: J'ai beaucoup de textes à vous soumettre, mais j'attends les vôtres pour ne pas occuper tout le champ !

[20/10/11 21:50:54] atelier_AEusèbe: Je suis en vadrouille donc mon texte viendra plus tardivement... (vive la technologie!)

[20/10/11 21:51:02] atelier_LAvania: moi j'en ai aucun

[20/10/11 21:51:23] atelier_MLavoix: il y en a tellement... c'est dur de choisir des extraits précis !!

[20/10/11 21:51:39] Olivier Bleys: Je n'ai pas dit que c'était facile !  (y)

[20/10/11 21:52:01] Olivier Bleys: Mais vous avez sans doute, comme beaucoup de lecteurs, une phrase, un paragraphe qui exerce sur vous une véritable fascination

[20/10/11 21:52:09] Olivier Bleys: … depuis toujours

[20/10/11 21:52:28] atelier_LAvania: ah ok d'accord

[20/10/11 21:53:04] atelier_LAvania: il y en a bien un, mais c'est tiré d'un ouvrage de sociologie

[20/10/11 21:53:09] Olivier Bleys: pourquoi pas ?

[20/10/11 21:53:41] Olivier Bleys: les sciences humaines ont donné quelques chefs-d'œuvre, de statut parfois incertain (science ? littérature ?). Regardez " tristes tropiques " !

[20/10/11 21:53:48] atelier_JBLarraufie: Moi aussi j'ai une citation que j'aime beaucoup de Daniel Dennet

[20/10/11 21:54:14] Olivier Bleys: volontiers

[20/10/11 21:54:57] atelier_JBLarraufie: Les mystères sont excitants, et ils contribuent à rendre la vie amusante. Personne n'apprécie le gâcheur qui donne la clé de l'énigme à ceux qui font la queue pour aller voir un film " Daniel DENNETT

[20/10/11 21:55:06] atelier_JBLarraufie: J'avais trouvé l'exemple bien choisi

[20/10/11 21:55:28] atelier_JBLarraufie: mais apres je ne sais pas si on peut la commenter ensemble

[20/10/11 21:55:43] Olivier Bleys: On pourrait commenter son sens… Quant à la langue, je ne sais pas.

[20/10/11 21:56:18] atelier_JBLarraufie: Oui c'est vrai qu'il n'a pas fait preuve d'un grand style

[20/10/11 21:56:34] Olivier Bleys a ajouté atelier_MKnoch à cette conversation

[20/10/11 21:56:50] Olivier Bleys: Maria K, es-tu avec nous, maintenant ?

[20/10/11 21:56:55] atelier_AEusèbe: Ça me fait penser à ça "Non ce n'est pas tant/La fille qui me plait tant/C'est le mystère qui est dedans" Alain Souchon ;)

[20/10/11 21:57:01] atelier_KVesa: C'est avant tout une très bonne remarque

[20/10/11 21:57:35] atelier_JBLarraufie: ( J'écoutais du Souchon juste avant de venir sur skype ^^ )

[20/10/11 21:57:42] Olivier Bleys: Bon, je vais vous donner quelque chose de peut-être plus consistant.

[20/10/11 21:57:54] Olivier Bleys: Un texte qui vous paraître peut-être un peu scolaire, je ne sais pas

[20/10/11 21:58:01] Olivier Bleys: Mais c'est l'un de mes " totems " personnels

[20/10/11 21:58:10] Olivier Bleys: Déjà commenté lors de l'atelier de l'année dernière… désolé, Alexandre !

[20/10/11 21:58:13] Olivier Bleys: Voici :

[20/10/11 21:58:26] Olivier Bleys: Eventail de Mademoiselle Mallarmé

 

Ô rêveuse, pour que je plonge

Au pur délice sans chemin,

Sache, par un subtil mensonge,

Garder mon aile dans ta main.

 

Une fraîcheur de crépuscule

Te vient à chaque battement

Dont le coup prisonnier recule

L'horizon délicatement.

 

Vertige ! voici que frissonne

L'espace comme un grand baiser

Qui, fou de naître pour personne,

Ne peut jaillir ni s'apaiser.

 

Sens-tu le paradis farouche

Ainsi qu'un rire enseveli

Se couler du coin de ta bouche

Au fond de l'unanime pli !

 

Le sceptre des rivages roses

Stagnants sur les soirs d'or, ce l'est,

Ce blanc vol fermé que tu poses

Contre le feu d'un bracelet.

[20/10/11 21:58:52] Olivier Bleys: Pour éviter de le voir disparaître dans le fil des messages, vous pouvez laisser ouvert l'onglet suivant :

[20/10/11 21:59:00] Olivier Bleys: http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/stephane_mallarme/eventail_de_mademoiselle_mallarme.html

[20/10/11 21:59:19] Olivier Bleys: Malgré le titre, j'ai mis quelque temps à comprendre qu'il décrivait un éventail

[20/10/11 21:59:31] Olivier Bleys: Je trouve qu'il y a des idées — et des formulations — sublimes dans ce poème

[20/10/11 21:59:48] Olivier Bleys: Exemples : " l'unanime pli "

[20/10/11 22:00:08] atelier_JBLarraufie: Là par exemple vous venez de donner la clé de l'enigme..

[20/10/11 22:00:08] Olivier Bleys: A la base d'un éventail, tous les plis de papier, de tissu, se réunissent en un seul

[20/10/11 22:00:21] Olivier Bleys: C'est magnifiquement suggéré

[20/10/11 22:00:38] Olivier Bleys: @Larraufie : pourquoi, la clé de l'énigme ?

[20/10/11 22:02:11] atelier_JBLarraufie: Parce que vous nous avez dit qu'il décrivait un éventail, enfin ne vous inquietez pas je disais sa pour plaisanter

[20/10/11 22:02:44] Olivier Bleys: c'est vrai. J'aurais dû laisser planer le mystère, et livrer le poème sans son titre " éventail de mademoiselle Mallarmé "

[20/10/11 22:03:29] Olivier Bleys: Je conçois que pour des jeunes gens nés dans les années 1990  8-| , le sujet, peut-être la forme peuvent sembler un peu vieillots

[20/10/11 22:03:54] atelier_AEusèbe: Ahahah

[20/10/11 22:04:09] atelier_KVesa: En fait j'étais convaincue qu'il parlait de son bien-aimée, ca me surprend que quelqu'un puisse écrire avec un tel passion d'un objet (sans faire implicitement allusion à un être-humain)

[20/10/11 22:04:23] atelier_AEusèbe: Maintenant, c'est le téléphone de Beyoncé

[20/10/11 22:04:28] Olivier Bleys: Mais précisément, qui d'entre vous, lequel d'entre les auteurs d'aujourd'hui ou de demain retrouvera cette puissance d'expression et de suggestion pour évoquer… un écran tactile, une bouteille de bière, une batterie à hydrogène ?

[20/10/11 22:04:46] atelier_LRoux: pour ma part, je trouve assez difficile d'être ému par un texte de poésie, on y entend de très belles sonorités mais pour saisir le sens du texte, cela demande un grand effort...

[20/10/11 22:05:03] Olivier Bleys: Oui, c'est certain. Surtout Mallarmé, réputé pour son hermétisme !

[20/10/11 22:05:08] atelier_LAvania: je suis d'accord avec Léa

[20/10/11 22:05:13] Olivier Bleys: C'est l'opposé d'un Jacques Prévert

[20/10/11 22:05:21] Olivier Bleys: … qui parlait la langue de tout le monde

[20/10/11 22:05:40] atelier_JBLarraufie: C'est tres subjectif on ne touchera peut etre jamais vraiment le sens qu'il entendait lui en l'écrivant

[20/10/11 22:05:57] atelier_Kassandra: Je ne suis pas du tout d'accord avec vous les filles ! Rien que les sonorités nous font entendre le froissement du tissu, le bruissement de l'éventail dans le vent ...

[20/10/11 22:06:11] Olivier Bleys: @Larraufie : est-ce important, que les sensations délivrées par un texte soient celles qu'ait désirées l'auteur ?

[20/10/11 22:06:20] atelier_Kassandra: Et les sentiments passent à travers ces images évoquées ...

[20/10/11 22:06:33] atelier_AEusèbe: C'est justement le mystère dans la langue qui est excitant... C'est pour ça que je n'aime pas tant Prévert et que j'adore Robbe-Grillet!!

[20/10/11 22:06:51] Olivier Bleys: Je pense en effet qu'en parlant d'un objet si intime, dont sa femme (ou sa fille) avait l'usage exclusif, il parlait d'elle indirectement

[20/10/11 22:06:55] Olivier Bleys: Elle n'est pas absente

[20/10/11 22:07:12] atelier_AEusèbe: Il n'y a pas que l'histoire dans le roman... La langue peut cacher tant de choses!

[20/10/11 22:08:05] atelier_Kassandra: Oui, on dirait qu'il aime et admire les plis du tissu de l'éventail comme ceux de la robe de Mademoiselle Mallarmé, il y a beaucoup de liens faits, en permanence.

[20/10/11 22:08:15] atelier_KVesa: En effet! Notamment quand on lis des oeuvres un peu plus anciennes, quand certains mots et expressions pouvaient avoir un sens tout à fait différent qu'ils l'ont aujourd'hui

[20/10/11 22:08:43] Olivier Bleys: L'intérêt d'analyser de courts extraits, c'est que l'attention se concentre sur la langue. Alors qu'il existe des romans sans style dont l'intérêt ne se perçoit qu'en les lisant en entier

[20/10/11 22:09:16] atelier_Kassandra: Oui, et les poètes sont, par les contraintes stylistiques qu'ils s'imposent, très doués dans l'art d'établir des "strates" de compréhension, qu'on retrouve d'une façon beaucoup plus distillée dans le roman.

[20/10/11 22:09:26] atelier_LRoux: est-ce qu'une "absence" de style ne peut pas être un certain s"tyle" justement?

[20/10/11 22:09:41] Olivier Bleys: En même temps, le travail de la langue, le travail du style est assez ingrat, ne trouvez-vous pas ?

[20/10/11 22:09:51] atelier_KVesa: Le vers "Qui, fou de naître pour personne" est à mon avis au même temps très émouvante et très intéressant d'un point de vue philosophique

[20/10/11 22:09:54] Olivier Bleys: D'une part, vous vous coupez d'un certain public qui n'aime pas la difficulté

[20/10/11 22:10:14] atelierTLeGuennic: oui, mais le style peut aussi être vu comme une marque de singularité

[20/10/11 22:10:15] Olivier Bleys: D'autre part, il faut vous résigner à ce que vos textes vieillissent

[20/10/11 22:10:34] atelierTLeGuennic: et puis doit on écrire en fonction d'une attente ou proposer ce que l'on a voulou donner ?

[20/10/11 22:10:42] atelier_Kassandra: C'est là où on reconnaît les grands auteurs, ceux qui sont doués au point de faire oublier la lourdeur structurelle d'un sonnet par exemple !

[20/10/11 22:10:57] atelier_KVesa: @Léa= exactement! C'est quelque chose qu'il faut penser aussi chez certains grands auteurs, comme Steinbeck

[20/10/11 22:11:32] Olivier Bleys: @Léa : le problème, c'est qu'aujourd'hui, l'absence revendiquée du style peut être une pose… et une facilité.

[20/10/11 22:11:42] atelier_LRoux: certes :)

[20/10/11 22:12:34] Olivier Bleys: ;)  Bon, d'autres extraits à soumettre ? On a déjà pas mal parlé de celui-ci. Si vous n'avez rien sous la main, je peux en proposer beaucoup d'autres !

[20/10/11 22:12:41] atelier_Kassandra: En soi, le fait d'écrire "sans avoir de style" n'est-il pas avoir un style quand même ? Est-ce que c'est seulement possible d'écrire sans un style ?

[20/10/11 22:12:51] atelier_LRoux: j'en ai un si vous voulez

[20/10/11 22:12:59] Olivier Bleys: On te lit / t'écoute, Léa.

[20/10/11 22:13:18] atelier_LRoux: tout d'abord je propose pour ceux qui ne la connaissent pas d'aller jeter un coup d'oeil sur la biographie de sarah kane

[20/10/11 22:13:26] atelier_LRoux: http://www.evene.fr/celebre/biographie/sarah-kane-4001.php

[20/10/11 22:13:53] atelier_LRoux: (cela me semble important de saisir un peu le personnage pour parler de son écriture)

[20/10/11 22:14:18] Olivier Bleys: @Kassandra (aparté) : le problème, c'est qu'à l'inverse de la musique, par exemple, le maniement de la langue s'apprend à l'école. Dès lors, il y a une sorte de " langue blanche ", sans style, que tout le monde croit posséder.

[20/10/11 22:14:27] Olivier Bleys: Ce n'était qu'un aparté.

[20/10/11 22:14:33] Olivier Bleys: Je lis la bio………

[20/10/11 22:15:06] atelier_STrannoy: **(Sur le poème et notre discussion, mais passons à l'extrait suivant) Il y a un certain plaisir à lire et relire un même texte, en profondeur, tel un tableau devant lequel on resterait longtemps, jusqu'à être saisi par un détail, ou par l'ensemble dans une nouvelle perspective. PLaisir certes un peu exigeant, mais qu'il convient d''enseigner je pense.**

[20/10/11 22:15:14] atelier_LRoux: extrait de sa pièce de théâtre "4.48 psychose"

[20/10/11 22:15:27] atelier_LRoux: Une salle de visages sans expression fixent avec des yeux

vides ma souffrance, si dépourvue de signification qu’il doit y

avoir une intention malveillante

Dr Ci et Dr Ça et Dr C’estquoi qui ne fait que passer et pensait

juste faire un saut histoire de se foutre de ma gueule. En feu

dans un tunnel brûlant de consternation, mon humiliation

totale quand je tremble sans raison et trébuche sur les mots et

n’ai rien à dire sur ma « maladie » qui de toute façon se

résume simplement à savoir qu’il n’y a rien à faire parce que je

vais mourir.

Et je suis acculé par cette douce voix psychiatrique de la raison

qui me dit qu’il y a une réalité objective dans laquelle mon

corps et mon esprit ne sont qu’un. Mais je n’y suis pas et n’y ai

jamais été. Dr Ci prend des notes et Dr Ça tente un murmure

compatissant. Me regardent, me jugent, flairent l’échec

débilitant qui suinte de ma peau, mon désespoir qui s’agrippe

et la panique dévorante qui m’inonde tandis que je reste

bouche bée d’épouvante devant le monde et me demande

pourquoi ils sont tous là à me sourire et à me regarder tout en

ayant secrètement la connaissance de la honte qui me fait mal.

Honte honte honte.

Noie-toi dans ta putain de honte.

Médecins impénétrables, médecins raisonnables, médecins

déjantés, médecins qu’on prendrait pour des putains de

patients si on ne vous prouvait pas le contraire, posent les

mêmes questions, mettent les mots dans ma bouche, offrent

des remèdes chimiques contre l’angoisse congénitale et se

protègent mutuellement leur cul si bien que je finis par vouloir

hurler

[20/10/11 22:16:03] atelier_LRoux: page 7 de ce lien sinon : http://www.cie-instant.ch/Files/Dossier_4.48.pdf

[20/10/11 22:16:24] Olivier Bleys: C'est un monologue ?

[20/10/11 22:16:33] Olivier Bleys: Joué par un seul acteur ?

[20/10/11 22:16:38] atelier_LRoux: c'est assez complexe à dire, je ne sais pas trop

[20/10/11 22:17:18] atelier_LRoux: il y a certains personnages qui sont là, come son psychiatre mais on comprend que ce sont des paroles qu'elle revit dans sa tête, je n'ai jamais pu voir comment était faite la mise en scène

[20/10/11 22:18:02] atelier_LRoux: je pense que ça fait une bonne transition avec la discussion sur le style justement

[20/10/11 22:18:13] Olivier Bleys: Il me semble que c'est réellement un texte pour la scène. Certains dramaturges (je pense à Claudel) peuvent se lire aussi bien sur papier qu'être entendus en spectacle. Dans le cas de Sarah Kane, une dimension manque quand on le lit ainsi.

[20/10/11 22:18:46] Olivier Bleys: La ponctuation est fidèle ? Conforme à ce qu'elle a écrit ?

[20/10/11 22:19:01] atelier_LRoux: oui c'est la ponctuation originale

[20/10/11 22:19:59] atelierTLeGuennic: Je trouve qu'on ressent bien une forme de tumulte grondant, de colère, qu'introduit la répétition et cette absence de ponctuation

[20/10/11 22:20:05] atelier_PAVOLTZ: Bonsoir tout le monde :)

[20/10/11 22:20:22] Olivier Bleys: bonsoir !

[20/10/11 22:20:36] atelier_PAVOLTZ: (j'arrive en plein débat, dur de se raccrocher !)

[20/10/11 22:20:55] atelier_LRoux: l'impression que m'a donné cette pièce, c'est que les mots ne sont pas étudiés... directement sortis d'un esprit torturé et jetés sur la feuille

[20/10/11 22:21:19] Olivier Bleys: @Le Guennic (pardon, j'ai modifié vos pseudos pour qu'ils soient rapidement accessibles, ce sont vos noms de famille qui ressortent) : je partage ton analyse, et celle de Lisa.

[20/10/11 22:21:30] Olivier Bleys: On n'a pas le sentiment d'un travail littéraire, à proprement parler.

[20/10/11 22:21:48] Olivier Bleys: … qui suppose, malgré tout, et même de la part d'un (autre) dément comme Arthaud, concentration, méthode

[20/10/11 22:21:52] Olivier Bleys: … le plus souvent !

[20/10/11 22:22:02] Olivier Bleys: Ici, comme tu l'écris, " des mots jetés sur la feuille "

[20/10/11 22:22:24] Olivier Bleys: Ils arrivent donc à l'état brut

[20/10/11 22:22:40] Olivier Bleys: blessent, coupent, secouent, font mal

[20/10/11 22:22:53] Olivier Bleys: mais, je le répète, cela exige d'être porté par une voix

[20/10/11 22:22:54] atelier_Kassandra: La hachure rendue par la ponctuation est vraiment incroyable ! On se rend à peine compte du jeu d'acteur que ça doit nécessiter. Il ya beaucoup de puissance contenue, comme le disaient Thomas et Léa...

[20/10/11 22:23:30] Olivier Bleys: Je vous invite à comparer avec la prose très studieuse et très maîtrisée, au contraire, d'une écrivain néo-zélandaise récemment disparue (2004), JANET FRAME

[20/10/11 22:23:38] Olivier Bleys: Elle a passé huit ans en hôpital psy

[20/10/11 22:23:48] Olivier Bleys: Et a été sauvée de la trépanation… par la littérature

[20/10/11 22:24:17] Olivier Bleys: Un exemple à fournir à ceux qui vous disent que les livres ne servent à rien

[20/10/11 22:24:50] Olivier Bleys: Je m'explique : elle devait être trépanée, mais le docteur chargé de l'opération, par hasard, lit dans le journal une critique qui vante son dernier livre, dont elle ignorait même qu'il avait été publié (par les bons soins de sa sœur)

[20/10/11 22:25:10] Olivier Bleys: il lit le journal… le matin même où il devait procéder à la trépanation

[20/10/11 22:25:15] Olivier Bleys: il entre donc dans la chambre de Janet Frame

[20/10/11 22:25:39] Olivier Bleys: et lui déclare : " tiens, vous êtes écrivain ? vous auriez dû le dire ! Je ne vais pas abîmer une tête aussi bien faite "

[20/10/11 22:25:44] Olivier Bleys: ou quelque chose d'approchant……

[20/10/11 22:26:01] Olivier Bleys: Bref, cet auteur a beaucoup écrit sur la folie, son internement, etc.

[20/10/11 22:26:06] atelier_LRoux: c'était quand?

[20/10/11 22:26:15] atelier_LRoux: la période d'internement je veux dire

[20/10/11 22:26:36] Olivier Bleys: Il y a des accents qui rappellent l'auteur que tu nous présentes, mais dans une langue tout à fait différente, très écrite, très studieuse

[20/10/11 22:26:46] Olivier Bleys: Elle a été internée dans sa jeunesse

[20/10/11 22:27:07] Olivier Bleys: A voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Janet_Frame

[20/10/11 22:27:40] Olivier Bleys: Jane Campion (la réalisatrice de " la leçon de piano ") a adapté son autobiographie, sous le titre " un ange à ma table "

[20/10/11 22:27:46] Olivier Bleys: Très beau film…

[20/10/11 22:27:48] atelier_PAVOLTZ: Si vous me permettez le jeu de mot, avec un nom comme ça elle devait être bien encadrée !

[20/10/11 22:27:56] atelier_PAVOLTZ: (pardon.)

[20/10/11 22:28:01] atelierTLeGuennic: (joli)

[20/10/11 22:28:13] atelier_LRoux: (bien placé

[20/10/11 22:28:50] atelier_JPorte: Bonsoir à tous! J'arrive bien tard et je n'ai pas lu toute la conversation...

[20/10/11 22:29:15] Olivier Bleys: @Pavoltz, LeGuennic, Roux     :D

[20/10/11 22:29:39] Olivier Bleys: @ Porte : c'est sûrement un peu dur de s'y retrouver !

[20/10/11 22:29:47] atelier_PAVOLTZ: Merci ^^

[20/10/11 22:29:56] atelier_PAVOLTZ: (ill fallait que je la fasse)

[20/10/11 22:30:03] Olivier Bleys: En résumé, nous prenons quelques extraits de textes sur lesquels nous exerçons nos facultés de lecteurs ou lectrices

[20/10/11 22:31:29] Olivier Bleys: je cherche un texte de Janet Frame que je pourrais vous soumettre………

[20/10/11 22:32:24] atelier_JPorte: D'accord... Le dernier texte que j'ai lu c'est un article du mone =P alors autant que je me rabatte sur Janet Frame!

[20/10/11 22:32:39] atelier_JPorte: du monde, je voulais dire du monde

[20/10/11 22:33:30] Olivier Bleys: Eh bien, voilà un court extrait du roman de Janet Frame qui aborde le plus directement son expérience psychiatrique : " Visages noyés "

[20/10/11 22:33:32] Olivier Bleys: Le train sortit lentement de la gare de Cliffhaven. Il accéléra en passant devant les remblais où croissaient follement pois de senteur sauvages et ajoncs. Il longea les petits jardins où, sur les cordes à linge, la lessive étendue empestait l'eau savonneuse, où — dans les poulaillers — des poules grasses d'une blancheur de neige picoraient et grattaient le sol pierreux, le derrière en l'air. Je renonçai bientôt à distinguer les tours de l'hôpital qui disparaissaient entre les collines. Je pris l'attitude indolente du voyageur qui hume la fumée du train et je regardai rêveusement les formes bizarres des arbres morts, les moutons qui paissaient avec acharnement et les vaches qui battaient l'air de leur queue et se rassemblaient déjà pour la traite. Cliffhaven disparut de mon esprit aussi facilement que le soleil descend dans le ciel et glisse entre la ligne d'horizon et le bas des nuages.

 

Tout à coup, le train s'arrêta en pleine brousse, parmi les eucalyptus et l'herbe, puis on l'aiguilla sur une voie de garage pour laisser passer l'express qui faisait route vers le sud. Il resta si longtemps en attente qu'il avait l'air d'être abandonné. On avait l'impression qu'il allait devenir la proie de la rouille, des mauvaises herbes et du silence, ces dangers qui menacent hommes et machines, qu'ils soient en marche ou à l'arrêt. Cela me rappela une dernière fois Cliffhaven et ceux qui y vivaient. Etait-il nécessaire de les mettre sur une voie de garage pour permettre au reste de l'humanité de circuler librement ? Et où allaient-ils donc, tous les autres ?

 

Mais le train s'ébranla, je m'endormis et j'oubliai mes préoccupations. Cliffhaven était loin, très loin. Et je ne serais plus jamais malade, n'était-il pas vrai ?

[20/10/11 22:34:33] Olivier Bleys: Pour la petite histoire, je suis allé sur les lieux, lors d'une résidence d'écrivain en Nouvelle-Zélande : précisément dans l'asile où elle a été internée, converti depuis en auberge de jeunesse !

[20/10/11 22:35:40] Olivier Bleys: C'est un lieu étrange : seul un bâtiment est occupé par les chambres ; les autres, à l'état plus ou moins d'abandon, accueillent de vieilles voitures (années 1950), et même une carcasse d'avion car le nouveau propriétaire est bricoleur.

[20/10/11 22:36:55] Olivier Bleys: bref… dans ce nouvel extrait, d'une langue classique — c'est très différent de ce que nous avons lu auparavant —, on ressent, me semble-t-il, une angoisse diffuse, la peur d'être reprise par la machine hospitalière, d'être internée de nouveau.

[20/10/11 22:36:59] Olivier Bleys: Vous ne trouvez pas ?

[20/10/11 22:37:34] atelier_LRoux: je trouve ça étonnamment descriptif pour quelqu'un dans sa condition

[20/10/11 22:38:18] atelier_KVesa: J'avais la même pensée en 1er, mais puis je me suis, ne saurais-ce une manière d'essayer d'oublier, au moins pour un moment, son destin?

[20/10/11 22:38:37] Olivier Bleys: @ Roux : en fait, elle aurait fait l'objet d'une erreur de diagnostic. Pas du tout démente, seulement très dépressive et peu sociable. Un professeur, qui l'a examinée sur le tard, a déclaré qu'elle était tout à fait saine d'esprit, et, donc, qu'elle avait été internée huit ans pour rien………

[20/10/11 22:38:40] atelier_Kassandra: Le paradoxe entre ce style très contenu, très strict; et le thème de liberté, de Nature sauvage est vraiment intéressant ! On sent comme les barreaux qui contiennent son esprit.

[20/10/11 22:39:21] Olivier Bleys: C'est vrai qu'il y a une auto-discipline dans ce style, des limites et des barrières qu'elle s'impose à elle-même.

[20/10/11 22:39:28] Olivier Bleys: Elle ne risque pas d'oublier la ponctuation.

[20/10/11 22:39:35] atelier_LRoux: ça me donne un peu l'impression qu'elle parle avec une précision délibérée, comme pour prouver le fait qu'elle est bien saine d'esprit justement

[20/10/11 22:39:47] atelier_Kassandra: Oui, c'est vrai Léa !

[20/10/11 22:39:56] Olivier Bleys: Très juste

[20/10/11 22:40:00] atelier_PAVOLTZ: Elle joue sur les connotations au début : alternance entre description agréable et descritpion d'objets froids, aggressifs

[20/10/11 22:40:25] Olivier Bleys: On sent qu'un danger la menace, elle fait appel à la raison (la description objective de son environnement) pour contrer ce péril.

[20/10/11 22:40:35] Olivier Bleys: Moi, j'ai eu un frisson à lire ce texte !

[20/10/11 22:41:22] Olivier Bleys: La grande peur de Janet Frame, et sans doute de beaucoup d'individus souffrant ou croyant souffrir d'altération mentale, c'était… que les choses lui échappent, que le monde perde son équilibre. Ça se ressent en la lisant.

[20/10/11 22:41:34] Olivier Bleys: Il y a une sorte d'instabilité.

[20/10/11 22:41:41] atelier_LRoux: cela dit, petite prcision psychiatrique, les gens schizophrènes ont une logique implacable quand il s'agit d'expliquer quelque chose

[20/10/11 22:42:16] atelierTLeGuennic: d'une certaine façon elle s'adresse aussi au lecteur : "Et je ne serais plus jamais malade, n'était-il pas vrai ?" pour qu'il lui accorde cette raison

[20/10/11 22:42:24] Olivier Bleys: OUI, très juste

[20/10/11 22:42:31] Olivier Bleys: Elle a besoin d'être rassurée

[20/10/11 22:42:34] atelier_LRoux: @thomas: oui c'est vraiment ça !

[20/10/11 22:42:54] Olivier Bleys: par celle ou celui qui lit, chargé implicitement de confirmer le diagnostic du médecin (?), dont elle-même n'est pas vraiment sûre

[20/10/11 22:43:03] atelier_JPorte: Des voitures dans les pièces? ça n'a pas dû être facile de les monter si c'est à l'étage! Bon mes analyses de lectrice avertie sont un peu en stand by là. C'est peut-être le judo et la faim qui font ça. Par rapport aux autres textes déjà lu, je ne sais pas mais j'ai surtout retenu la description très stricte de l'extérieur, parcequ'elle est dans le train. Il y a un rapport intérieur/extérieur dans le texte qui fait un peu "prison" mais en même temps elle vient de sortir de l'hôpital d'après ce que j'ai compris donc elle est libre. En fait sa prison est en quelque sorte toujours là, par rapport au lieu où elle se trouve et aussi par rapport au temps, quand elle parle de la rouille et du silence

[20/10/11 22:43:21] atelier_STrannoy: Elle est encore convalescente. Rassurée d'être guérie, et de le prouver, elle s'endort loin de ses préoccupations.

[20/10/11 22:44:16] atelier_JPorte: Elle s'endort en adoptant l'attitude des autres gens qu'ell

[20/10/11 22:44:19] Olivier Bleys: @ Porte : toutes les voitures étaient au RDC ! Pas d'étage dans ces bâtiments. J'ai publié des photos de cet endroit sur mon blog : http://monvolubilis.canalblog.com/albums/11__nouvelle_zelande___sea_cliff/index.html

[20/10/11 22:44:22] atelier_JPorte: zut

[20/10/11 22:44:50] atelier_PAVOLTZ: Son style montre aussi qu'elle avait fait de la prison son chez-soi : elle garde une conception très stricte des choses. Contente d'être libre mais appeurée devant la liberté

[20/10/11 22:45:41] Olivier Bleys: Lorsqu'on compare avec le texte précédent (Kane), on a le sentiment que Sarah K elle, n'a jamais été enfermée, que son esprit restait sauvage et indompté.

[20/10/11 22:45:45] atelier_JPorte: Elle s'endort en adoptant l'attitude "du voyageur" donc elle se réfère à quelqu'un, pour moi  c'est comme si elle avait quand même besoin de se rassurer avant de s'endormir: elle fait comme les autres (je sais pas si je suis vraiment très claire)

[20/10/11 22:46:33] atelier_LRoux: Sarah Kane n'a pas peur de sa dépression

[20/10/11 22:47:01] Olivier Bleys: Oui, elle semble dans une posture de défi, d'agression universelle — l'opposé de Janet Frame, si apeurée

[20/10/11 22:47:06] atelier_LRoux: elle veut juste qu'on entende sa souffrance et qu'on la comprenne, mais tout en étant persuadée que personne ne le peut donc indompté est le mot juste je pense !

[20/10/11 22:47:37] atelier_STrannoy: La machine semble s'emballer chez Kane, tandis qu'elle reprend un rythme "normal" chez Frame, les deux interrogeant la distinction normal/pathologique

[20/10/11 22:48:17] atelier_LRoux: il me semble (mais c'est peut-être une betise) que 4048 psychose a été publié après sa mort et écrit juste avant, c'était vraiment ses dernières pensées

[20/10/11 22:48:50] Olivier Bleys: c'est ce que semble indiquer sa biographie

[20/10/11 22:49:50] atelier_LRoux: donc comme le dit un peu sébastien, sarah K est plutôt du côté sombre de la balance, et malgré ses cris, résignée à son sort alors que Janet Frame est du côté de la vie et semble reprendre espoir timidement

[20/10/11 22:50:17] Olivier Bleys: Je perçois bien l'opposition, mais ne suis pas certain que Janet Frame soit vraiment du côté de la vie.

[20/10/11 22:50:25] Olivier Bleys: Elle n'a pas beaucoup d'empire sur elle-même

[20/10/11 22:50:32] Olivier Bleys: Elle reste habitée par ses démons !

[20/10/11 22:50:49] atelierTLeGuennic: dans cet extrait sa réflexion porte quand même sur l'exclusion, la rouille, la "voie de garage" : il y a plus gai !

[20/10/11 22:51:11] Olivier Bleys: C'était quelqu'un de très triste… et très sensible

[20/10/11 22:51:12] atelier_JPorte: Heu... Elles étaient soignées pour quel type de folie?

[20/10/11 22:51:44] Olivier Bleys: J'ai oublié. A lire :" visages noyés " de Janet Frame. A voir : " un ange à ma table ", film de Jane Campion (extraits disponibles sur le net)

[20/10/11 22:52:03] Olivier Bleys: Nous n'avons pas le temps d'évoquer un autre texte mais, pour clore cette séance consacrée à la lecture (qui pourrait se prolonger des heures), je serais curieux de savoir quel(s) livre(s) est actuellement sur votre table de chevet ?

[20/10/11 22:53:13] Olivier Bleys: Moi : " les gens de peu " de Pierre Sansot (un essai de sociologie consacré aux milieux populaires), " Mémoire de mes putains tristes " de Gabriel Marcia Marquez (que je trouve vraiment médiocre, et cela me peine de l'écrire)

[20/10/11 22:53:27] atelier_JPorte: Pour moi c'est "Malevil" de Robert Merle. J'avais déjà lu "Les hommes protégés" de lui l'année dernière et comme j'avais vraiment accroché, j'ai pris le suivant dans la bibliothèque familiale!

[20/10/11 22:53:42] Olivier Bleys: Vive la fidélité lectrice !

[20/10/11 22:53:58] atelier_LRoux: "La colère" de Thich Nhat Hanh (écrit par un maître boudhiste qui semble plus commercial que sage malheureusement...)

[20/10/11 22:54:08] atelier_JBLarraufie: Le complot de la réserve référale

[20/10/11 22:54:13] atelier_KVesa: (un de mes "défauts" principaux, avoir toujours plusieurs livres à lire au même temps..!) "Les Hauts de Hurlevent" (Emily Brontë), "Un barrage contre la Pacifique" (Marguerite Duras) et "Les mots" (Jean-Paul Sartre - ca fait un temps fou que je suis sur ce livre-là!)

[20/10/11 22:54:31] atelier_JBLarraufie: fédérale*

[20/10/11 22:54:33] atelier_JPorte: Et entre-temps j'ai lu quelques nouvelles de Conan Doyle... Et revu "Basil détective privé"! :D

[20/10/11 22:54:42] atelier_PAVOLTZ: Très honnêtement je ne trouve pas le temps de lire... mais j'avais entamé Il principe de Macchavelli

[20/10/11 22:54:54] atelier_LRoux: @juliette : :D

[20/10/11 22:55:04] atelierTLeGuennic: idem que KVESA : beaucoup de livres en parallèle : Vie de Joseph Roulin (P. Michon) ; Maxime et pensées (Chamfort) ; La Montage Magique (T. Mann) ; Méditations pascaliennes (P. Bourdieu) ; Oeuvres (A. Blondin)

[20/10/11 22:55:08] atelier_JPorte: "Les hauts de Hurlevent" est le prochain sur ma liste!

[20/10/11 22:56:17] atelier_Kassandra: Personnellement je m'étais fait plaisir, et avais relu "Le songe d'une nuit d'été" et "La nuit des Rois" de Shakespeare. Actuellement, je lis "Choke", de Chuck Palhaniuk (le scénariste de Fight Club). Mais avec les livres à lire pour les cours je ne peux me permettre d'en lire plusieurs en même temps ...

[20/10/11 22:56:28] atelier_KVesa: @Juliette: c'est vraiment un livre magnifique! Plein de sentiment mais pas écrit d'une manière trop sentimentale, qu'en plus la personnage d'Heathcliff est passionnante

[20/10/11 22:56:47] atelier_Kassandra: @Juliette : Conan Doyle est un maître, il n'y a rien à dire ! Et des bons classiques cinématographiques font toujours du bien ;)

[20/10/11 22:58:03] atelier_LRoux: @KESA et juliette : vous me donnez envie de le lire aussi tiens !

[20/10/11 22:58:25] atelier_JPorte: @KVESA: le petit problème c'est juste que je connais toute l'histoire... J'ai lu un extrait de BD, ensuite des axtraits de films, ensuite j'ai recollé les morceaux... Mais comme ma petite soeur l'a lu et qu'elle me tanne maintenant pour je le lise aussi bah, je vais finir par l'y mettre!

[20/10/11 22:58:27] atelier_AEusèbe: (de retour)

[20/10/11 22:58:42] Olivier Bleys: J'ignore si c'est votre cas, mais j'ai commencé — timidement — à lire sur écran. Sans faire de publicité, j'ai activé Ibooks sur mon I-phone et découvert qu'il y avait beaucoup de livres téléchargeables gratuitement (et légalement  (wave) ), parce qu'ils étaient tombés dans le domaine public ; par exemple, je suis en train de lire des nouvelles de Maupassant sur le petit écran. Ça n'est pas si mal : dans chaque file d'attente, je sors le petit appareil et, hop, je parcours un chapitre de plus ! Mais la lecture, c'est vrai, devient hachée, intermittente…

[20/10/11 22:59:04] atelier_AEusèbe: Devoir lire des livres pour les cours à Sciences Po c'est terrible... Surtout qu'ils sont souvent assez mauvais.

[20/10/11 22:59:05] Olivier Bleys: Ça se prête à un recueil de nouvelles

[20/10/11 22:59:09] Olivier Bleys: pas à un gros roman !

[20/10/11 22:59:32] atelier_PAVOLTZ: Vaste débat que celui de la littérature digitale

[20/10/11 22:59:48] Olivier Bleys: nous l'engagerons dans une prochaine séance.

[20/10/11 22:59:50] atelier_JPorte: Je me sers aussi du téléchargement légal, pour des nouvelle du marquis de Sade et récemment dans le cadre des cours (histoire de rassurer tout le monde) pour la Ricgesse des nations

[20/10/11 22:59:53] atelierTLeGuennic: Je n'ai jamais essayé ; mais je crois être trop attaché à l'objet livre (fétichisme peut-être) : à la mise en page, aux typographiques, à la qualité du papier

[20/10/11 23:00:19] atelier_LRoux: @thomas : fétichisme du livre il y a pire :D

[20/10/11 23:00:37] atelier_JPorte: Pourtant il est fort probable que le livre soit voué à disparaître progressivement (sans vouloir casser l'ambiance)

[20/10/11 23:00:40] atelierTLeGuennic: @léa : c'est sûr

[20/10/11 23:01:04] Olivier Bleys: @Le Guennic : je te comprends bien, mais je pense que dans quelques décennies, vos petits-enfants parleront, de même, de la sensualité des premiers plastiques, de la richesse de tons des écrans à matrice passive, etc. La nostalgie peut s'appliquer à n'importe quel objet !

[20/10/11 23:01:05] atelier_PAVOLTZ: Juste des gens qui ont des actions chez ikéa et qui veulent que leur étagère klügeblück serve à quelque chose :D

[20/10/11 23:01:42] atelierTLeGuennic: @ Juliette : je ne suis pas sûr, il faut se demander qui lit des livres et qui fait le marché pour quel public

[20/10/11 23:02:17] atelierTLeGuennic: @ Olivier : ce n'est pas de la nostalgie, ça n'a aucun rapport avec le passé, c'est du présent pur

[20/10/11 23:02:27] Olivier Bleys: oui, ce qui défend le mieux le livre, ce n'est pas son ergonomie (pratique à transporter, ne craignant pas le soleil, etc.) mais : sa valeur culturelle dans certains milieux (c'est flatteur d'avoir une belle bibliothèque, ou ça l'était) + la modicité de son coût (un livre vaut quelques dizaines de cents d'euros chez les soldeurs)

[20/10/11 23:02:27] atelier_JPorte: Mais B. Werber disait un jour dans un article que ce qui serait super comme invention, ce serait un livre-électronique, c'est à dire qu'on garde le contact du papier mais on a tout en même temps: le son qui correspond au passage qu'on lit, éventuellement le film si le livre a été adapté, ou alors des odeurs (mais là ça devient un peu de la SF!)

[20/10/11 23:03:02] atelier_PAVOLTZ: Le papier a encore de beaux jours devant lui, je pense qu'on diabolise un phénomène qui tète encore le sein de la littérature papier

[20/10/11 23:03:06] atelier_KVesa: @Juliette= et bien, c'est un peu mon problème aussi! Après avoir vu deux films sur "les Hauts de Hurlevent" (je sais, je sais, c'est pas la bonne ordre, regarder le film en premier,...), l'histoire ne fait plus l'objet de tant d'intrigue, mais ca vaut tout de même la peine de le lire! @Léa= Ouii, c'est un livre qu'il fat absolument lire, et au moins ca change des idées du prinche charmant^^

[20/10/11 23:03:31] atelier_JPorte: Heu, je ne diabolise rien hein!

[20/10/11 23:03:53] Olivier Bleys: @ Porte : non, non, Rank Xerox a développé des livres électroniques qui ressemblent beaucoup à des livres papier, même aspect extérieur, pages qu'on tourne, etc. Sauf… que le papier est en réalité un tissu de petites cellules, donc un écran !!!!!

[20/10/11 23:04:29] atelierTLeGuennic: @ Juliette : est-ce que le but de l'écriture n'est pas, justement, de n'avoir pas besoin de sons, ni d'aucun additifs ?

[20/10/11 23:04:31] atelier_PAVOLTZ: Je ne visais personne d'ici juliette :)

[20/10/11 23:04:58] atelier_JPorte: @Olivier là j'apprends quelque chose... Faut dire aussi que mon article date déjà de quelques années!

[20/10/11 23:05:15] Olivier Bleys: Je pense que je dédierai une séance à cette question du livre électronique, au cœur de l'actualité, et qui vous parle forcément. Mais il y aura des travaux pratiques, dont nous avons été dispensés aujourd'hui !!!

[20/10/11 23:05:30] Olivier Bleys: Sur ce, je vous abandonne. Il est tard, et je n'ai pas encore dîné.

[20/10/11 23:05:38] atelier_JPorte: Moi non plus!

[20/10/11 23:05:45] atelier_PAVOLTZ: moi non plus !

[20/10/11 23:05:45] atelierTLeGuennic: Bon appétit !

[20/10/11 23:05:54] atelier_AEusèbe: (il est surtout l'heure de sortir se la coller les enfants)

[20/10/11 23:05:54] atelier_JBLarraufie: Bons appétits

[20/10/11 23:05:58] atelier_JPorte: A + ! Bonne soirée

[20/10/11 23:05:59] atelier_AEusèbe: il faut un 5ème année pour vous dire ça!!!!

[20/10/11 23:06:00] atelier_AEusèbe: ;)

[20/10/11 23:06:00] atelier_Kassandra: Au revoir alors, bonne soirée, et bon appétit à tous !

[20/10/11 23:06:11] atelier_LRoux: merci à tout le monde, bonne soirée !

[20/10/11 23:06:15] atelier_PAVOLTZ: bon bah je viens chez toi alex !

[20/10/11 23:06:18] Olivier Bleys: J'ignore si je peux partir sans faire éclater la conversation (d'un point de vue technique, je veux dire)

[20/10/11 23:06:27] Olivier Bleys: Il y en a peut-être encore en verve !

[20/10/11 23:06:30] atelier_PAVOLTZ: Crash test alors.

[20/10/11 23:06:37] Olivier Bleys: Voilà. Je coupe. On verra bien…

[20/10/11 23:06:40] atelier_STrannoy: Merci à tous.

[20/10/11 23:06:47] atelier_PAVOLTZ: au revoir :)

[20/10/11 23:06:47] Olivier Bleys: A très vite !

[20/10/11 23:06:50] atelier_JBLarraufie: A bientot

[20/10/11 23:06:56] atelierTLeGuennic: Bonne soirée, à bientôt

[20/10/11 23:06:56] atelier_JPorte: Au revoir!

[20/10/11 23:07:09] atelier_lpineau: au revoir, la lecture était bonne

[20/10/11 23:07:18] atelier_KVesa: Au revoir, à bientôt!

[20/10/11 23:07:24] Olivier Bleys: :)


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Les séances de l'atelier d'écriture de Sciences Po
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